L’économie au service de la personne et non l’inverse
lundi le 24 novembre 1997
(Cité du Vatican – CÉCC)… Mgr Henri Goudreault, o.m.i., archevêque de Grouard-McLennan, dans une intervention à l'Assemblée spéciale du Synode des évêques pour l'Amérique , a déclaré que la course au profit fait en sorte que la personne est mise au service de l'économie, alors que celle-ci devrait être au service de la personne.
Mgr Goudreault a préparé son exposé à partir du point #28 de l'Instrumentum Laboris (l'instrument de travail du Synode) qui traite du secteur économique comme un des aspects de la société contemporaine qui nécessitent une conversion.
«La globalisation de l'économie poussée par les multinationales est une réalité, a soutenu l'archévêque du nord de l'Alberta. Deux cent multinationales contrôlent plus du quart de l'activité économique mondiale. L'Entente multilatérale sur les investissements (EMI), en voie de négociation, leur donnera encore plus de pouvoir et de liberté», a-t-il ajouté sans compter que les géants de la finance mettent les gouvernements en état de concurrence pour obtenir des garanties et des avantages toujours plus généreux.
Selon Mgr Goudreault, le prix à payer pour une telle situation est élevé au plan de l'emploi, de l'écologie, des ressources et des cultures. L'Église ne peut rester indifférente à cette problématique. Des actions doivent être prises sans plus tarder.
L'archevêque canadien, le dixième de 15 membres de la Conférence des évêques catholiques du Canada à prendre la parole devant l'Assemblée synodale, a identifié cinq gestes à poser :
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éduquer par l'enseignement de la doctrine sociale de l'Église ;
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cesser, pour les gouvernements, d'être des marionnettes dans les mains des géants de la finance ;
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augmenter la force de négociation des Organisations non gouvernementales (ONG) comme par exemple Développement et Paix ;
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avoir des syndicats forts qui exigent l'humanisation du système ;
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considérer, dans l'esprit du Jubilé, la question de la remise partielle ou totale des dettes extérieures des pays pauvres.
Cette dernière réalité est cependant complexe, a convenu Mgr Goudreault. Il est d'avis qu'il faudra consulter des experts qui devront élaborer une solution à plusieurs volets.
Source : Sylvain Salvas |