L’Église canadienne prend le virage vers un catholicisme de post-immigration
lundi le 24 novembre 1997
(Cité du Vatican – CÉCC)… À l'Assemblée spéciale du Synode des évêques pour l'Amérique , Mgr Michael Bzdel, c.Ss.R., archéparque de Winnipeg, a déclaré que l'Église catholique au Canada qui a longtemps eu un statut d'Église d'immigrants, prend aujourd'hui le virage vers un catholicisme de post-immigration.
«Beaucoup de catholiques canadiens sont nés et ont pris racine parmi divers groupes d'immigrants, a-t-il expliqué. En raison d'une telle origine, notre Église, très forte et profondément inculturée, était devenue l'institution centrale, la voix morale suprême, et le symbole collectif de valeurs communes à bien des communautés. Pour ainsi dire, les communautés ethniques fonctionnaient à la manière d'un séminaire (étymologiquement "seminarium", mot latin qui désigne une serre où poussent les jeunes plants).»
Mgr Bzdel a fait remarquer que plusieurs immigrants, en quittant le foyer familial, perdent leurs anciennes racines et ne sont pas capables de vivre une foi individuelle et surtout ecclésiale loin du catholicisme qu'ils ont vécu plus jeune. «Nous avons besoin d'une nouvelle évangélisation qui souligne cette nouvelle condition de post- immigration», a admis Mgr Bzdel.
Mgr Michael Bzdel est convaincu qu'il faudra orchestrer une évangélisation axée sur une foi basée davantage sur la rencontre individuelle du Christ vivant, et non pas sur les réalités ethniques et sociologiques. «À cause de notre expérience antérieure du catholicisme, nous, les membres de l'Église au Canada, nous envisageons notre tâche avec espérance», a conclu l'archéparque.
Le Métropolite pour les Ukrainiens du Canada a présenté cette réflexion de la Conférence des évêques catholiques du Canada à l'assemblée synodale en s'inspirant des points #12 et 15 de l'Instrumentum Laboris (l'instrument de travail du Synode) qui touchent le thème de l'Évangile et les cultures des peuples immigrants.
Source : Sylvain Salvas |