Message de bienvenue à l’Assemblée plénière 2015 par le Président de la CECC

lundi le 14 septembre 2015

Chers frères évêques et invités spéciaux,

Bienvenue à l’Assemblée plénière 2015! C’est un plaisir personnel pour moi de vous souhaiter la bienvenue (de nouveau!) à Cornwall, en Ontario, où la CECC a tenu ses séances plénières de 1999 à 2011. Je suis convaincu que les installations rénovées et les beaux terrains dégagés près du magnifique fleuve Saint-Laurent favoriseront la vie fraternelle et une assemblée fructueuse.

Cette semaine, nous aurons l’occasion de longer le Saint-Laurent jusqu’à Montréal, où nous nous rassemblerons à l’Oratoire Saint-Joseph avec des femmes et des hommes consacrés et des membres laïcs de l’Église pour souligner l’Année de la vie consacrée. Nous y offrirons une messe d’action de grâces et nous confierons à Dieu le cadre de l’avenir de ce charisme essentiel pour l’Église du Canada.

Un autre moment de célébration pendant notre plénière nous donnera l’occasion de souligner le 50e anniversaire de la clôture du Concile Vatican II, et en particulier la publication de Nostra aetate, la Déclaration sur les relations avec les religions non chrétiennes. La CECC a publié récemment un texte spécifiquement sur le dialogue avec les musulmans. Pendant la plénière, nous prendrons aussi le temps de réfléchir sur notre dialogue avec les juifs, nos « frères aînés » dans la foi et également avec les hindous.

Gaudium et spes a également été publié il y a 50 ans, et son chapitre sur la vie familiale continue de retentir par-delà les années, particulièrement au moment où nous nous engageons davantage dans le processus créateur de la double assemblée du Synode des évêques convoquée par le pape François. Tandis que nos délégués se préparent à aller à Rome en octobre, nous prendrons le temps d’écouter leurs projets d’interventions et de réfléchir avec eux à ce que nous espérons de cet événement très important dans la vie de notre Église.

Si, au lieu de regarder le Saint-Laurent en aval, nous regardons en face, nous voyons l’île d’Akwesasne, habitée par une communauté mohawk prospère. Ce voisinage souligne l’importance du temps que nous consacrerons à la conclusion récente des activités de la Commission de Vérité et Réconciliation et à la publication de ses appels à l’action. Bien que la CECC n’ait pas participé à la direction des pensionnats, nous reconnaissons que ce moment est un véritable kairos pendant lequel la relation future entre les peuples autochtones et le reste du Canada devra être reformulée et établie sur de nouveaux fondements. Nous prendrons le temps de réfléchir ensemble à l’influence de cette commission et à ce que nous pouvons faire, en tant que Conférence, pour mettre en pratique ses appels à l’action.

La spiritualité traditionnelle autochtone insiste sur le respect de la création. Les préoccupations personnelles du pape François pour la création ont pris forme dans sa remarquable encyclique Laudato Si’. Bien que le temps limité que nous passerons ensemble ne nous permette pas d’approfondir cette lettre, je sais que nous prendrons tous à cœur ce nouveau développement de la doctrine sociale de l’Église à mesure que nous apprendrons à comprendre les interrelations entre l’écologie physique et l’écologie humaine. C’est un document pontifical qui exige une étude et une mise en œuvre constantes, et qui sera un stimulant pour la CECC pendant les années à venir.

Nous aurons toutefois le temps de nous concentrer sur une autre des préoccupations persistantes de notre Pape : la création de milieux sécuritaires dans l’Église et l’amélioration de nos interventions quand des problèmes sont portés à notre attention. Cette préoccupation du Pape est aussi la nôtre; cela explique notre décision de réviser le document fondamental De la souffrance à l’espérance, publié par la CECC il y a déjà 23 ans. Nous recevrons un rapport provisoire du Comité ad hoc auquel cette tâche a été confiée, et nous partagerons nos idées en compilant nos meilleures pratiques dans un guide à l’intention de toutes nos Églises diocésaines.

Si ce projet est pour nous une source d’espérance, la récente décision de la Cour suprême d’annuler les articles du Code criminel qui interdisaient l’euthanasie active et le suicide assisté est pour nous une grande cause d’inquiétude et de préoccupation. La sagesse millénaire de l’Église nous oblige à voir dans cette décision un virage radical qui peut pousser notre société dans une direction qui dénigre la vieillesse, la maladie et l’invalidité. Nous prendrons le temps de rechercher ensemble la meilleure manière de relever les défis soulevés par cette décision non seulement pour les chrétiens, mais pour toute la population canadienne.

Enfin, parmi les nombreux rapports concernant la vie interne de notre Conférence et ses nombreux comités, commissions et groupes de travail, nous serons invités à approuver un changement à notre manière de financer collectivement la CECC; ce changement a pour but de promouvoir un plus vif sentiment de justice et de partenariat chez tous les membres de notre Conférence.

Une semaine chargée nous attend. C’est une raison de plus pour nous d’implorer les bénédictions de Dieu, Père, Fils et Esprit, au moment où nous entreprenons de répondre ensemble à la mission d’être porteurs de la Joie de l’Évangile dans notre monde merveilleux, frustrant, blessé et plein d’espérance.

+ Paul-André Durocher
Archevêque de Gatineau
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada