Exposé d’introduction de Mgr V. James Weisgerber, président de la CECC
mercredi le 15 avril 2009Conférence de presse, le 15 avril 2009
Bureau de l’Assemblée des Premières nations, à Ottawa
Le Pape Benoît XVI invite une délégation à venir le rencontrer à Rome le 29 avril 2009. Composée de représentants des peuples autochtones, de diocèses catholiques et de congrégations religieuses du Canada, la délégation comprendra M. Phil Fontaine, Chef national de l’Assemblée des Premières nations, et moi-même, en tant que président de la Conférence des évêques catholiques du Canada.
Depuis les premières colonies européennes au Canada, il y a cinq siècles, une étroite association a existé entre les peuples autochtones et l’Église catholique. La plus grande partie de cette histoire a été un merveilleux partage de foi et de témoignage, mais il y a également eu des moments de tristesse.
Parmi les plus grandes déceptions figurent les anciens Pensionnats autochtones. Les efforts de cette époque pour assurer une bonne éducation aux enfants autochtones fournissent certainement de nombreux exemples de grand dévouement; cette générosité et cette bonne volonté étaient le fait du personnel enseignant, de religieux et religieuses des ordres missionnaires catholiques, des aînés, parents, et enfants eux-mêmes. Simultanément, il existait aussi des difficultés terribles, y compris d’importantes différences culturelles, un manque de fonds publics et des défaillances humaines, de même que – pire encore – des cas d’exploitation et de cruauté. Dans la perspective d’aujourd’hui, nous sommes tous très conscients les limites tragiques des Pensionnats autoochtones, en particulier du point de vue de la vie de famille, des valeurs communautaires et de l’héritage culturel.
Ce qui est plus malheureux encore, c’est que les souffrances des peuples autochtones du Canada ne sont pas cantonnées au passé ni aux anciens Pensionnats autochtones. La marginalisation et la pauvreté continuent d’affliger les peuples autochtones dans notre pays. Leurs besoins sociaux, économiques et culturels atteignent aujourd’hui une telle urgence que tous les Canadiens doivent apporter leur collaboration aux Autochtones afin d’ouvrir la voie au respect, à l’acceptation et à l’égalité.
L’automne dernier, le Chef national, M. Phil Fontaine, a invité les évêques catholiques du Canada et toutes les communautés catholiques à rejoindre les peuples autochtones dans un nouveau partenariat. En réponse à cette invitation, les diocèses, de même que les congrégations religieuses, les organismes et autres agences catholiques, renouvellent leurs efforts en vue de mobiliser leurs communautés et leurs forces.
C’est une chance importante qui se présente dans l’histoire de l’Église et des peuples autochtones. Il s’agit d’une occasion pleine de promesses pour la réconciliation, l’établissement de ponts, un partenariat renouvelé et un nouveau dialogue.
Le Pape établit volontiers des ponts. C’est la signification du terme « pontife ». Pour cette raison, il nous a invités à lui rendre visite à Rome, dans un geste de réconciliation et de guérison. En acceptant cette invitation, en tant que représentants de l’Église catholique du Canada et des Nations autochtones, nous pouvons démontrer et célébrer notre détermination respective à nous engager dans un partenariat renouvelé et un nouveau commencement.
Mgr V. James Weisgerber
Archevêque de Winnipeg
Président
Conférence des évêques catholiques du Canada