Rapport sur les peuples autochtones
mardi le 19 novembre 1996Ottawa (CECC) — L’Église catholique au Canada espère que le Rapport de la Commission royale d’enquête sur les autochtones, qui sera rendu public demain, indique de manière précise la démarche visant à enrayer le processus d’assimilation qu’ont connu les peuples des Premières nations au Canada.
«Nous nous engageons à travailler en toute solidarité avec les peuples aborigènes», de dire le Père Douglas Crosby, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC). «Cet engagement s’enracine dans l’appel de l’Évangile en faveur de la justice et de l’agir; il s’appuie sur une connaissance réfléchie de la mentalité européenne propre à l’activité missionnaire de l’époque coloniale.»
L’Église catholique souhaite plus particulièrement que le Rapport contribuera à établir un climat d’espérance pour les aborigènes de moins de 25 ans, qui comptent pour 54 pour cent de la population amérindienne au Canada. Elle souhaite aussi que le Rapport puisse aider les gouvernements canadiens et toute la société canadienne à concilier notre histoire commune avec les Premières nations, de sorte que nous puissions entrer dans le 21e siècle en ayant à coeur d’ouvrir de nouvelles voies. Mais pour se faire, il faudra travailler ensemble.
Tout en accueillant favorablement le Rapport et se disant impatiente de l’étudier avec une grande attention, l’Église catholique espère:
qu’il clarifie certaines questions épineuses, dont le rôle des Églises dans les écoles-pensionnats à l’intention des autochtones, et qu’il fournisse des orientations fermes sur cette question;
qu’il clarifie également le rôle marquant du gouvernement canadien dans les écoles-pensionnats; aussi attendons-nous des recommandations précises concernant l’apport du gouvernement fédéral dans la résolution des questions en suspens;
qu’il apporte une vision significative sur les questions de longue date, comme l’autodétermination, les demandes territoriales, les lois autochtones, la santé, l’éducation et l’emploi, de même que les questions de développement économique, social et culturel.
«À tous les paliers de gouvernement, dans chaque communauté, qu’elle soit autochtone ou allochtone, dans chaque église ou groupe religieux», de souligner le Père Crosby, «nous devons en appeler à la volonté populaire pour que cesse la situation actuelle et pour que nous mettions fin au désespoir.»
Dans le mémoire qu’ils ont présenté à la Commission royale, en 1993, les évêques canadiens déclaraient ce qui suit: «Il ne suffit pas non plus de parler d’égalité, il faut des gens qui valorisent la dignité d’autrui. Enfin, il ne suffit pas de parler de respect; il faut des gens qui sont disposés à garantir les droits des autres en agissant quotidiennement avec honnêteté.»
Dans son mémoire, la CECC prenait onze engagements concernant l’éducation, la justice sociale et économique, les écoles-pensionnats, la spiritualité autochtone, les pouvoirs des peuples aborigènes, l’autodétermination et les revendications territoriales.
La CECC soumettait également sept recommandations à la Commission royale concernant l’éducation populaire, le racisme, l’équité en matière d’emploi, les écoles-pensionnats, les revendications territoriales et les études post-secondaires.
«L’engagement de l’Église catholique est centré sur une action concrète et sur le vif désir de renouveler ses relations avec les peuples aborigènes du Canada», de préciser le Père Crosby. «Pendant une période de 25 ans, de concert avec nos partenaires des autres Églises, nous avons activement appuyé la marche des peuples aborigènes vers l’autodétermination.»
«Le travail de la Commission royale nous servira grandement dans notre dialogue et notre collaboration ininterrompue avec les peuples aborigènes du Canada», de conclure le Secrétaire général de la CECC.
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M. Gérald Baril
Service des relations publiques, CECC
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