La piété populaire au Canada : réflexions sur des expressions populaires de la foi

vendredi le 22 octobre 2010

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La Commission épiscopale pour la doctrine de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a rendu public aujourd’hui un document sur l’importance et le rôle de la piété populaire au Canada. Intitulé « la piété populaire au Canada : réflexions sur des expressions populaires de la foi », ce document est publié maintenant en vue de célébrer la récente canonisation du Saint Frère André, dont la vie et l’œuvre démontrent l’importance persistante des expressions de dévotion au Canada.

S’appuyant sur les conclusions d’une enquête entreprise il y a plusieurs années au sujet des expressions populaires de la foi, la Commission a étudié les aspects les plus significatifs de la pratique de la piété populaire dans les diocèses catholiques canadiens.

« Ce document offre une vue d’ensemble sur la piété populaire au Canada », a déclaré le président de la Commission, Mgr J. Michael Miller, C.S.B.  « Des orientations ont été proposées en fonction des aspects théologiques les plus importants qui en ont été dégagés ».

Au cœur des dévotions populaires répertoriées par le document, se trouve l’adoration eucharistique. Il s’agit de l’adoration du Saint-Sacrement en dehors de la célébration de la messe. Les dévotions prennent la forme de visites au Saint-Sacrement, processions à la solennité de la Fête-Dieu, exposition du Saint-Sacrement et pratique des quarante heures.

Les dévotions envers la Bienheureuse Vierge Marie et Sainte-Anne font partie des expressions de la foi les plus populaires au Canada. La Commission a remarqué que  la piété populaire des fidèles canadiens a un caractère « nettement féminin ». Selon la Commission, la maternité et les qualités maternelles de la Vierge et de Sainte-Anne touchent une corde sensible dans le cœur des Canadiens, en particulier chez les autochtones. Ce fait, explique la Commission, ne doit pas nous surprendre étant donné le rôle primordial qu’ont joué tant de femmes héroïques à l’époque de la fondation du Canada. Le texte de la CECC poursuit en soulignant la contribution remarquable, au fil des années, d’un grand nombre de religieuses qui ont ouvert des écoles, des hôpitaux et des institutions charitables catholiques et dont l’œuvre reste gravée dans la mémoire collective et dans la culture de nos gens. 

« Le meilleur critère d’évaluation de la valeur et de la fécondité spirituelle d’une dévotion particulière restera sa capacité d’attirer plus profondément les fidèles à la vie liturgique et au ministère de l’Église », a indiqué Mgr Miller. « Comprendre les expressions populaires de la de la foi et de la piété au Canada ne nous aide pas seulement à mieux comprendre les besoins spirituels et les dons des fidèles, cela nous en apprend aussi beaucoup sur la manière dont la foi pénètre la vie quotidienne des gens », a-t-il ajouté.

Les cinq sanctuaires nationaux du Canada – le sanctuaire des Martyres canadiens, la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, le sanctuaire de Notre-Dame du Cap, l’hermitage Saint-Antoine et l’oratoire Saint-Joseph- accueillent 2,5 millions de pèlerins par an. En 2008, le Congrès eucharistique international de Québec a attiré 55 000 pèlerins pour sa messe de clôture et 25 000 personnes ont participé, dans les rues de la ville, à une procession qui a été observée par des milliers d’autres spectateurs. En dehors des cinq sanctuaires et des événements majeurs tels que le Congrès eurcharistique, il existe de nombreux petits sanctuaires locaux très actifs, grottes en plein air et autres sanctuaires dans chaque diocèse du pays.

Dans une lettre récente, adressée aux séminaristes (18 octobre 2010), le pape Benoît XVI écrivait que « la piété populaire… est un grand patrimoine de l’Eglise. La foi s’est faite chair et sang. La piété populaire doit certainement être toujours purifiée, recentrée, mais elle mérite notre amour et elle nous rend nous-mêmes de façon pleinement réelle « Peuple de Dieu ».

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) est l’assemblée nationale des évêques du Canada. Elle a été créée en 1943 et officiellement reconnue par le Saint-Siège en 1948. Après le Concile Vatican II (1962-1965), la CECC est devenue membre du réseau mondial des conférences épiscopales créé en 1965 comme partie intégrante de la vie de l’Église universelle.