Lettre de la Commission des affaires sociales de la CECC à l’ambassadeur du Guatemala : Une mine à ciel ouvert suscite l’inquiétude

jeudi le 30 décembre 2004

(document envoyé le 20 décembre 2004)

Son Excellence
M. Carlos Humberto Jiménez
Ambassadeur du Guatemala au Canada
Ambassade du Guatemala
130, rue Albert, suite 1010
Ottawa, ON K1P 5G4

Monsieur l’ambassadeur,

Je vous écris aujourd’hui à propos de la mine d’or et d’argent Marlin, des municipalités de San Miguel Ixtahuacán et de Sipacapa, situées dans le département de San Marcos. Montana Exploradora, filiale de Glamis Gold, a récemment commencé des travaux dans le cadre de ce projet d’extraction à ciel ouvert.

Apparemment, le gouvernement du Guatemala a déjà pris des décisions importantes relativement aux conditions dans lesquelles cette mine sera autorisée à opérer. D’importantes questions demeurent encore sans réponse.

La Conférence des évêques catholiques du Guatemala a exprimé le 17 septembre dernier, ses inquiétudes au sujet des activités d’extraction minière. Mgr Alvaro Ramazzini, évêque de San Marcos, déclarait avoir été informé trop tardivement du projet Marlin, mais déclarait qu’il se serait efforcé de le stopper s’il en avait eu vent plus tôt.

Conformément à la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (convention ratifiée par le Guatemala en 1996), le gouvernement du Guatemala serait-il disposé à suspendre les travaux de la mine jusqu’à ce que les communautés autochtones Mam et Sicacapense aient pu donner leur assentiment au projet en connaissance de cause? En d’autres mots, est-ce que la Loi des mines du Guatemala sera appliquée en conformité avec les engagements internationaux du Guatemala?

Qui retirera des avantages économiques de ce projet? Donnera-t-on aux collectivités locales l’occasion de décrocher des emplois et de recevoir des investissements en vue de leur développement social?

Sur le plan environnemental, les énormes ressources hydriques nécessaires à ce projet seront-elles protégées de manière à ce que les eaux usées puissent servir en aval en toute sécurité? Aura-t-on recours au cyanure pour extraire l’or du minerai, ou est-ce que la société minière compte employer des techniques plus respectueuses de l’environnement? Enfin a-t-on demandé à la société minière de prévoir le financement ainsi qu’un plan de restauration environnementale lors de la fermeture de la mine ?

Nous avons conscience qu’il s’agit là pour le gouvernement de décisions qui ne sont pas simples et qui entraîneront de graves conséquences pour votre peuple. C’est précisément la raison pour laquelle nous tenons à faire écho aux préoccupations de l’évêque du lieu, Mgr Alvaro Ramazzini, et des autres leaders communautaires, dans l’espoir que les propositions de développement sauront répondre aux besoins et aux aspirations profondes de la population et de l’écologie de San Marcos.

Nous prendrons connaissance avec grand intérêt de la réponse que vous aurez l’obligeance de donner aux questions soulevées.

Veuillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de mes sentiments respectueux en Notre Seigneur.

+ Blaise Morand,
Évêque de Prince Albert
Président
Comité des droits humains

CC : Hon. Pierre Pettigrew, ministre des Affaires étrangères du Canada


Source : Sylvain Salvas
Directeur du Service des communications
Conférence des évêques catholiques du Canada
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