Message pour la Journée nationale de prière en solidarité avec les peuples autochtones 2012
samedi le 08 décembre 2012En réponse à une invitation du Conseil autochtone catholique du Canada plus tôt cette année, la Conférence des évêques catholiques du Canada propose le message que voici pour le 12 décembre 2012, Journée nationale de prière en solidarité avec les peuples autochtones.
Sainte Kateri Tekakwitha : un modèle pour aimer et suivre Jésus
Cette année, grâce aux miracles de Dieu et aux prières de l’Église, nous célébrons la canonisation solennelle de Kateri Tekakwitha, ce qui fait d’elle une sainte et un modèle pour toutes les chrétiennes et tous les chrétiens. Quel sens ont aujourd’hui sa vie et sa mort? Leur message est celui que le Christ Jésus a proclamé il y a 2000 ans et qu’il continue de nous enseigner aujourd’hui.
C’est dans les Béatitudes (Matthieu 5,3-11; Luc 6,20-23) qu’on trouve le cœur même de l’enseignement de Notre Seigneur. La lumière des Béatitudes resplendit avec éclat chez
Heureux les pauvres de cœur : le royaume des cieux est à eux! Kateri a mené une vie simple et austère, elle cherchait comment aimer Jésus tout en étant fidèle aux traditions de son peuple. Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés! Frêle, défigurée et partiellement aveugle, Kateri a souffert toute sa vie des suites de la variole qui avait tué ses parents et son jeune frère quand elle avait entre quatre et six ans.
Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise! Toute jeune, Kateri a appris à aller chercher le bois et l’eau, à préparer la soupe et à cuire le pain. Plus grande, elle choisira des bouts de bois pour en confectionner des croix, signes de la miséricorde du Christ, qu’elle accrochait dans
Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde! Kateri enseignait aux enfants, elle venait en aide aux malades et aux personnes âgées. Elle refusait de dire du mal des autres et, bien que de santé fragile, était toujours la première au travail. Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu! Elle a tenu à faire une promesse de virginité perpétuelle, et rêvait de former une communauté religieuse de sœurs autochtones. « Je me suis consacrée entièrement à Jésus, fils de Marie », disait-elle.
Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils et filles de Dieu! On décrit Kateri comme joyeuse, patiente et toujours prête à aider les autres. Elle demandait : « Qui pourrait me dire ce qui plaît le plus à Dieu, pour que je le fasse? » Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le royaume des cieux est à eux! Après son baptême, elle a été tournée en dérision pour s’être faite chrétienne; rejetée par son village natal, elle a passé les dernières années de sa vie dans une mission. Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux! Harcelée pour s’être fait baptiser, elle chercha refuge
Lors de sa béatification en 1980, le bienheureux Jean-Paul II décrivit Kateri comme « une personne aimable, douce et dure au travail, qui passait son temps à travailler, à prier et à méditer ». Pendant les derniers mois de sa vie, d’ajouter le pape, nous continuons de lui voir afficher « une foi solide, une franche humilité, une résignation calme et une joie rayonnante au milieu des plus terribles souffrances ».
En octobre dernier, le jour de la canonisation de Kateri, le pape Benoît XVI a souligné qu’elle avait mené une vie tout ordinaire, mais en restant fidèle à son amour pour Jésus, à la prière et à l’Eucharistie quotidienne. « Son but était de connaître et de faire ce qui est agréable à Dieu, déclara le pape. Elle a vécu une vie rayonnante de foi et de pureté. Kateri nous impressionne par l’action de la grâce dans sa vie en l’absence de soutiens extérieurs, et par son courage dans sa vocation si particulière ».
Le pape Benoît a confié le renouveau de la foi chez les Premières Nations et de toute l’Amérique du Nord à « Sainte Kateri, protectrice du Canada ». Pour reprendre les mots du Saint-Père, puisse-t-elle, avec toutes les saintes et les saints, offrir le témoignage « d’une vie généreusement offerte par amour du Christ » et soutenir de la sorte l’Église universelle et chacune et chacun de nous dans notre mission d’annoncer l’Évangile au monde. Ainsi que l’a proclamé Jésus en concluant son enseignement sur les Béatitudes (Matthieu 5, 13.14), nous sommes appelés à être le sel de la terre et la lumière du monde.
Pour en savoir plus et pour poursuivre la réflexion
Prononcées ou paru cette année, les homélies et l’article de journal ci-dessous (cités ici en ordre chronologique) offrent un complément d’information et de réflexion sur sainte Kateri Tekakwitha. Elle est née en 1656 dans ce qui est aujourd’hui le diocèse d’Albany, dans l’État de New York, et elle est décédée le 17 avril 1680 à la mission jésuite du village de Kahnawake, au sud de Montréal en Nouvelle-France, dans ce qui est maintenant le diocèse de Saint-Jean-Longueuil.
- Père Thomas Rosica, C.S.B. “Blessed Kateri Tekakwitha: Mohawk Mystic of
North America , Model of the First Evangelization and New Evangelization”, publié initialement dans L’Osservatore Romano, edition de langue anglaise, 7 mars 2012. - Pape Benoît XVI, homélie à la messe de canonisation, place Saint-Pierre, Rome, 21 octobre 2012.
- Mgr
Richard Smith , président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, homélie de la messe d’Action de grâces, Basilique de Saint-Jean-de-Latran, Rome, 22 octobre 2012. - Mgr
Lionel Gendron , P.S.S., du diocèse de Saint-Jean-Longueuil, où sainte Kateri est enterrée, homélie de la messe d’Action de grâces, Oratoire Saint-Joseph, Montréal, le 4 novembre 2012.
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Décembre 2012