Le gouvernement canadien doit s'opposer à la peine de mort

mardi le 11 décembre 2007


Dans une lettre qu’il a adressée au Premier ministre canadien, le Conseil permanent de la CECC s’inquiète du fait que M. Harper et le gouvernement du Canada soient enclins à endosser que des Canadiens puissent être exécutés par les autorités législatives d’autres pays.

Les douze membres du Conseil permanent interpellent les autorités gouvernementales afin qu’elles interviennent avec vigueur auprès des autres gouvernements lorsque des Canadiens sont sous le coup d’un arrêt de mort. « La peine de mort constitue une grave atteinte à la dignité humaine et au respect fondamental de la vie humaine », indiquent-ils dans la lettre.

Un Canadien fait présentement face à la peine de mort dans l’état américain du Montana.

Le Très honorable Stephen Harper
Premier ministre du Canada
Édifice Langevin
80, rue Wellington
Ottawa (Ontario) K1A 0A2

Monsieur le Premier ministre,

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada s’inquiète beaucoup du fait que vous-même et le gouvernement du Canada soyez enclins à accepter que des Canadiens puissent être exécutés par les autorités législatives d’autres pays.

Le fondement de la doctrine catholique enseigne que la vie et la dignité de chaque personne humaine doivent être respectées et protégées, sans exception. Ce principe s’applique tout particulièrement aux démocraties qui sont édifiées sur le respect des droits et de la dignité de chaque personne.

Comme le précise le Catéchisme de l’Église catholique, au no 2267, les autorités civiles doivent se limiter à des moyens « non sanglants » pour défendre et protéger la sécurité des personnes contre un agresseur, « parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine ».

Le Conseil permanent vous demande donc, ainsi qu’au gouvernement du Canada, de reconsidérer votre point de vue actuel et de vous en tenir à la politique qui a prévalu jusqu’à présent, en intervenant avec vigueur auprès des autres gouvernements lorsque des Canadiens sont sous le coup d’un arrêt de mort.

À titre d’information, le Conseil permanent est composé de douze personnes, dont des cardinaux, des archevêques et des évêques de toutes les régions du  Canada, qui voient à l’application et à la planification des politiques établies par les 85 évêques catholiques de rite latin et de rite oriental qui font partie de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

Nous en appelons à votre bienveillante attention, Monsieur le Premier ministre, pour que soit revu ce récent changement de politique.  La peine de mort constitue une grave atteinte à la dignité humaine et au respect fondamental de la vie humaine.

Sincèrement,

Mgr V. James Weisgerber
Archevêque de Winnipeg
Président

Conférence des évêques catholiques du Canada

CC :  L’Honorable Robert Nicholson, P.C., Q.C., M.P.,
Ministre de la justice et procureur général du Canada