Notes d’allocution de Mgr Pierre Morissette, Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, lors de la réception au Collège pontifical canadien, à Rome, suivant la canonisation du Saint Frère André, le 17 octobre 2010
Messieurs les Cardinaux, chers confrères dans l’épiscopat,
Excellence Monsieur Pierre Duchesne, lieutenant-gouverneur du Québec, et Madame Ginette Lamoureux,
L’Honorable Noël A. Kinsella, Président du Sénat du Canada, et Madame Kinsella,
Mesdames et messieurs les Honorables ministres du Gouvernement du Canada et du Gouvernement du Québec,
Mesdames et Messieurs, membres du parlement du Canada- du Sénat et de la Chambre des Communes,
Mesdames et Messieurs, membres de l’Assemblée nationale du Québec,
Son Honneur Monsieur Gérald Tremblay, Maire de Montréal, et Madame Tailleur,
Son Excellence Madame Ann Leahy, Ambassadeure du Canada près le Saint-Siège,
Très Révérend Père Richard Warner, supérieur général de la Congrégation des Clercs de Sainte-Croix,
Frères et sœurs de la famille religieuse Sainte-Croix,
Mesdames et messieurs,
Au nom de tous les évêques du Canada, je vous souhaite la bienvenue à cette réception.
Nous vivons un moment de grande joie et de grande fierté pour toute l’Église, particulièrement celle qui est au Québec et dans tout le Canada. En ce jour, notre cher Frère André a été solennellement déclaré saint.
Je vous remercie d’avoir accepté notre invitation. La Conférence des évêques catholiques du Canada et l’Assemblée des évêques catholiques du Québec ont uni leurs efforts pour célébrer ce moment historique et elles sont heureuses de vous accueillir à cette réception. Nous adressons nos remerciements au Collège pontifical canadien, au personnel, aux étudiants et au Recteur, M. Éric Sylvestre, P.S.S., pour l’immense travail d’organisation qu’il a réalisé. Notre reconnaissance va aussi au Père Thomas Rosica, C.S.B., de la Fondation catholique Sel et Lumière, qui nous a assistés de ses précieux conseils dans nos relations avec les médias. Je tiens également à souligner le travail accompli par l’Ambassade du Canada près le Saint-Siège, qui a apporté son assistance aux nombreux pèlerins canadiens venus à Rome pour cette célébration. J’exprime toute ma gratitude au Gouvernement du Canada, au Gouvernement du Québec et à la ville de Montréal pour l’intérêt qu’ils ont manifesté envers cet événement historique et pour la présence de leurs représentants parmi nous cet après-midi. Je salue tout spécialement Monsieur le cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal, ainsi que tous les membres de la famille de Sainte-Croix ici présents. Pour ces personnes, vous le comprendrez, cette journée revêt une signification toute spéciale : c’est, en effet, un diocésain de Montréal et un frère de Sainte-Croix dont le Pape Benoît XVI vient de reconnaître officiellement la sainteté.
J’éprouve une grande joie à me trouver ici, parmi vous. Comme Québécois, j’ai pu voir et éprouver personnellement la profonde dévotion que de nombreuses personnes de mon entourage ont eue pour le Frère André. En qualité de président de la Conférence épiscopale canadienne, j’ai aussi appris par mes frères évêques combien cet homme humble et sans formation a marqué la vie de tant de personnes, non seulement à Montréal et au Québec, mais aussi dans des villages et des villes très éloignés du Mont-Royal et de l’Oratoire Saint-Joseph.
La sainteté transforme. Le Frère André a été transformé par sa foi chrétienne. Il a transformé la vie des autres par sa foi chrétienne et en se mettant à leur service. Au cours de sa vie, des milliers de personnes ont soutenu qu’elles avaient été guéries grâce à sa foi. Une foule estimée à un million de personnes a défilé devant son cercueil lorsqu’il est mort en 1937. Bien que l’Oratoire honore Saint Joseph à juste titre – conformément à ce que voulait le Frère André – le fait est que c’est bien souvent l’histoire édifiante et la présence du Frère André qui ont touché les cœurs des millions de pèlerins qui visitent chaque année le sanctuaire.
Le Frère André a attiré l’attention populaire parce qu’il est resté un homme ordinaire parmi les hommes et les femmes de son temps. C’est peut-être là la plus grande leçon qu’il nous donne aujourd’hui – un rappel très fort du pouvoir transformant de la foi des hommes et des femmes ordinaires. C’est pour cette raison que, dans les jours à venir, la Conférence des évêques catholiques du Canada marquera la canonisation du Saint Frère André par la publication d’une lettre pastorale de sa Commission pour la Doctrine sur la dévotion et la piété populaire.
Lorsqu’en 1993, M. Jacques Demers, maintenant le sénateur Demers, fit son célèbre pèlerinage à l’Oratoire Saint-Joseph dans l’espoir que son équipe, les Canadiens de Montréal, gagne la Coupe Stanley, les médias ne furent pas avares de commentaires. M. Demers n’a fait pourtant que ce que des millions d’hommes et de femmes font à l’Oratoire depuis des dizaines d’années : il est venu présenter au Seigneur, par l’intermédiaire du Frère André et de Saint Joseph, un désir et une préoccupation. Quelle fut la réponse ? Je n’oserais certainement pas affirmer que, cette année-là, Saint Joseph et le Frère André ont organisé la conquête de la coupe Stanley par les Canadiens… Ce serait une recette trop facile à imiter ! Mais ce fait illustre jusqu’à quel point le Frère André et l’Oratoire ont marqué notre vie et notre imaginaire.
Par l’exemple de sa << foi agissante par la charité >> (Gal 5,6) le Frère André continue à transformer bien des vies. Il a passé la plus grande partie de sa vie à servir comme portier et à accueillir les visiteurs. Puisse-t-il maintenant être notre portier vers le ciel en continuant à nous indiquer le chemin qui conduit vers Dieu notre Père. Je vous souhaite un heureux moment de rencontre en ce jour de grande fête.
+ Pierre Morissette
Évêque de Saint-Jérôme
Président
Conférence des évêques catholiques du Canada
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