Pensionnats indiens et la Commission de vérité et réconciliation

Pape Benoît XVI

Le pape Benoît XVI rencontre des représentants des anciens élèves des pensionnats indiens et de l’Église au Canada

Contexte:

Dans son rapport annuel qu’il avait présenté à l’Assemblée plénière 2008 de la CECC, le Conseil autochtone catholique du Canada recommandait à l’ensemble de l’Église catholique au Canada de trouver une façon commune d’exprimer ses regrets et sa peine pour le rôle joué par les entités catholiques dans le système des pensionnats indiens. Le Conseil disait espérer qu’un dialogue entre dirigeants autochtones et représentants des institutions catholiques directement impliquées dans les pensionnats puisse susciter un mode de réconciliation et rétablir une relation de confiance entre les personnes directement touchées et blessées.

À l’invitation de monseigneur V. James Weisgerber, alors président de la CECC, M. Phil Fontaine, chef national de l’Assemblée des Premières Nations, est alors intervenu devant les membres de l’Assemblée plénière, invitant l’Église à conclure un nouveau partenariat avec les peuples autochtones.

Le mois suivant, lors de leur visite annuelle auprès des dicastères du Saint-Siège, le président, le vice-président et le secrétaire général de la CECC évoquèrent la possibilité que le Saint-Père reçoive une délégation de représentants des peuples autochtones et des congrégations missionnaires du Canada. Une telle visite donnerait au Pape l’occasion de reconnaître, au nom de l’Église, la souffrance et l’humiliation subies par de nombreuses personnes autochtones dans les anciens pensionnats indiens du Canada et d’exprimer ses regrets pour la participation de membres de l’Église catholique à toute action répréhensible.

De retour au Canada, le président de la CECC, monseigneur Weisgerber, présenta au Saint-Siège une demande écrite en ce sens, par l’entremise de la Nonciature apostolique au Canada.

La demande ayant été acceptée par le Saint-Siège, on commença à préparer la rencontre historique du 29 avril 2009.

La rencontre du 29 avril 2009:

Le pape Benoît XVI a invité des membres d’une délégation regroupant des représentants de communautés autochtones, de diocèses et de communautés religieuses catholiques au Canada à une rencontre privée, à la suite de l’audience générale du 29 avril 2009, pour discuter de leurs expériences relativement aux pensionnats indiens.

Les représentants autochtones étaient tous d’anciens élèves des pensionnats indiens : M. Phil Fontaine, alors chef national de l’Assemblée des Premières Nations, M. Peter Kinew, ancien; M. Edward John, grand chef de la nation Tl’azt’en, de Colombie-Britannique, Mme Delia Opekokew, avocate crie, et Mme Kathleen Mahoney, professeure de droit et négociatrice de l’entente sur les pensionnats indiens.

Les représentants des diocèses et des communautés religieuses catholiques faisant partie du règlement relatif aux pensionnats indiens étaient monseigneur James Weisgerber, archevêque de Winnipeg et alors président de la CECC; monseigneur Gérard Pettipas, C.Ss.R., archevêque de Grouard-McLennan et président de la Corporation des entités catholiques signataires de l’Entente sur les pensionnats indiens; le père Tim Coonen, O.M.I, représentant des congrégations masculines; sœur Marie Zarowny, S.S.A., représentante des congrégations féminines; et M. Pierre-L. Baribeau, conseiller juridique des entités catholiques.

Pendant la rencontre, le Pape a écouté le témoignage des représentants et exprimé ses regrets pour les souffrances que de nombreux autochtones ont subies dans des pensionnats indiens. Le pape a accepté des cadeaux des membres de la délégation, notamment une Bible écrite dans une langue autochtone et une plume d’aigle. Il a aussi offert un chapelet à chacun des membres du groupe.

Après la rencontre, le Bureau de presse du Saint-Siège a publié le communiqué que voici:

« Vu les souffrances que des enfants autochtones ont subies dans le système des pensionnats canadiens, le Saint-Père a exprimé ses regrets pour l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Église et a offert sa sympathie et sa solidarité dans la prière. Sa Sainteté a souligné que les gestes d’abus ne sauraient être tolérés dans la société. Le pape a prié pour que les personnes affectées connaissent la guérison et il a encouragé les peuples des Premières Nations à continuer d’aller de l’avant, portés par une espérance renouvelée1. »


1Communiqué of the Holy See Press Office,;
http://press.catholica.va/news_services/bulletin/news/23776.php?index=23776&po_date=29.04.2009&lang=en, April 29, 2009